Restons vigilants !
Un questionnaire pernicieux
En
attendant des explications de l'Inspecteur d'académie des Pyrénées Atlantiques
et du ministère, le Collectif antidélation 64 attire l'attention de
tous les citoyens et parents d'enfants qui sont en CM2 sur le contenu de
l'évaluation de fin de cycle et en particulier la partie 4 rempli par l'enfant
(en temps limité s'il vous plait..).
Quels
traitements pour ces informations?
est ce à l'enfant d'assumer les
réponses ?
etc
En effet, cette partie bafoue l'intimité
familiale de l'enfant (<< tu es né en France ou dans un autre pays >>... idem
pour les parents, >>quelle langue parles-tu à la maison ? >> << qui vit avec toi
à la maison ? ta mère/ une autre femme tenant le rôle de ta mère>>
etc...), met en exergue des jugements de valeurs pernicieux empreints de
moralisme (<< en classe, je travaille parce que j'aurai honte de moi si je
ne travaillais pas >>).
Les présupposés idéologiques du
questionnaire posent problème tant dans la conception du rapport aux savoirs
que dans la recherche des causes des difficultés scolaires. Leurs visions sont
réductrices, orientées, erronées. De plus, l'enfant est toujours posé en
situation de victime (des autres, du maître, des choix familiaux, du
système...), une perception négative de l'école oriente le questionnaire tout du
long (<< je n'aime pas travailler dans le bruit >> <
Un questionnaire qui, sous couvert
d'objectivité, d'écoute de l'enfant et de pseudo scientifisme (<< l'élève
est considéré aujourd'hui comme un participant actif de son apprentissage
scolaire >> << en complémentarité à l'évaluation cognitive, l'objectif de ce
questionnaire est d'interroger ces facteurs affectivo-motivationnels, appelés
aussi dimension conative >>), soulève de nombreuses questions sur
l'objectif réel ? Nouvelle étape scandaleuse dans le fichage des élèves ?
Quelles utilisations futures (Concurrence entre écoles, évaluations des
enseignants, suspicion sur les familles...) ?
Ce
questionnaire, à l'image des stages de rattrapage, des nouveaux programmes,
s'est fait en l'absence de toute concertation avec les délégués des
personnels, les parents, les professionnels de l'école. Va-t-on vers la
généralisation de ces méthodes ministérielles? Des questionnaires similaires
ont déjà été largement décriés : lors de la publication du rapport de l'INSERM
sur les troubles des conduites des enfants, pour le retrait de certains champs
de la base élève, et localement sur Pau pour la suspension du questionnaire du
Projet de Réussite Educative. Aujourd'hui encore, on essaie de passer en force
par un questionnaire établi en catimini et en passation réduite (88
circonscriptions éducation nationale seraient concernées avant une
généralisation future ?), en jetant une fois de plus le discrédit sur l'école
publique.
Au lieu de favoriser les relations éducatives au sein
de l'école avec une politique d'éducation ambitieuse pour tous, l'implantation
d'équipes pluri-professionnelles complètes (personnels Rased, psychologues,
médecins scolaires, travailleurs sociaux, infirmières...) on veut faire
croire que l'établissement de questionnaires remplace un travail de fond
respectueux de l'enfant, de sa famille et des professionnels sur le terrain.